La bigorexie est une maladie reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé, qui touche aussi bien les sportifs de haut niveau comme les athlètes amateurs. Cette addiction se définit comme un besoin irrépressible et compulsif de pratiquer un effort sportif, en vue d’obtenir des résultats immédiats, et ce, malgré des conséquences négatives sur l’état mental et physique de la personne.
En général, on diagnostique assez rapidement cette maladie, mais il est en revanche beaucoup plus compliqué de s’en sortir. Zoom sur cette maladie méconnue et pourtant très répandue. Et pour lire le témoignage d’une personne souffrant de bigorexie, consultez cet article.
Quelles sont les causes de cette addiction ?
On estime qu’en moyenne 15% des personnes qui pratiquent du sport tous les jours peuvent être touchés par la bigorexie. Et plus, encore, les sportifs qui s’entraînent plus de dix heures par semaine sont les principaux concernés par cette addiction. A l’origine, les sportifs les plus touchés étaient les culturistes, mais depuis toutes les disciplines sont concernées. Les causes de cette maladie sont nombreuses, mais on recense les facteurs à risques suivants :
- la quête de la minceur
- l’objectif de prise de masse musculaire
- le besoin de combler un manque affectif ou professionnel
- le besoin de repousser sans cesse ses limites
- la sécrétion d’endorphine
Cette dernière cause citée est sans aucun doute la principale : en effet, cette molécule produite naturellement par le corps humain permet de parvenir au « runner high », à savoir l’ivresse du coureur. Les sportifs qui souffrent de bigorexie cherchent compulsivement à atteindre cette sensation de bien être et de plénitude, et finissent par ne courir qu’après cela.
Ils mettent leur vie entre crochets, sacrifiant vie personnelle et professionnelle pour atteindre leurs objectifs. Toujours plus, tout le temps, c’est à peu près ainsi que l’on peut résumer leur addiction. Plus de symptômes à consulter via cette page.
Quels sont les symptômes d’alarme ?
Très peu de sportifs souffrant de bigorexie vont consulter ou se font soigner. L’entourage a donc un rôle primordial à jouer dans la prise en charge de cette maladie. Voici une liste non exhaustive des symptômes qui doivent donner l’alerte :
- une perception altérée de soi-même : le sportif se plaint d’être trop maigre malgré une musculature déjà très développée
- des règles très strictes imposées envers soi-même : les entraînements prennent une place accrue dans la journée et la semaine, de même que les prises de compléments alimentaires
- sentiment de culpabilité intense quand la personne manque ou ne parvient pas à faire tous les entraînements auto-imposés
- poursuite des entraînements malgré les blessures, dues à un manque de récupération
- vie personnelle et professionnelle sacrifiées
Lisez ici les critères de l’addiction.
Que faire pour sortir de cette addiction ?
Si vous constatez qu’un de vos proches, ou si vous remarquez que vous souffrez de ces symptômes, alors il est important de sortir de cette phase de déni spécifique à la bigorexie. Une guérison est totalement possible du moment que la personne admet et reconnaît sa dépendance.
Pour cela, tournez-vous sans attendre vers un psychologue ou un médecin addictologue. Le traitement préconisé est un réajustement des entraînements, où la personne réapprend à soigner sa vie sociale et professionnelle, en organisant son emploi du temps de façon équilibrée. Les entraînements prennent désormais en compte les phases de récupération dont a besoin le corps pour produire du muscle, et éviter les risques de blessure et déchirure musculaire.