Le trouble bipolaire est un trouble de l’humeur. Pour le définir, on parle également de trouble maniaco-dépressif. En quelques mots, cette maladie consiste pour la personne atteinte en un changement radical d’humeur, caractérisé par des phases de joie et de colère poussées à l’extrême.
Il n’est pas rare de rencontrer des personnes qui pensent être atteintes de bipolarité parce que la description des symptômes corrobore avec leur personnalité. Toutefois, l’ampleur des signes annonciateurs du trouble est telle qu’il est impossible, cliniquement, de confondre une personne saine et une personne touchée.
Étapes de la maladie
La personne atteinte traverse généralement trois phases, qui peuvent être plus ou moins longues et ce, à des degrés divers. Ces trois phases constituent un cycle. Un maniaco-dépressif connaît en général quatre cycles au cours d’une année. Au-delà de quatre, on considère qu’il subit des cycles rapides.
Phase maniaque
C’est la phase d’excitation pathologique du trouble bipolaire. La personne concernée se trouve dans une humeur exagérément joyeuse. Cette joie ne doit pas être prise pour a bonne humeur de celles et ceux qui se sentent bien et motivés dans leur vie. Il s’agit là bel et bien d’un symptôme. Il va bien souvent élaborer des projets complètement fous, sans se rendre compte que leur concrétisation est inenvisageable.
Il va également présenter une capacité à parler vite et de tout, donnant l’impression d’avoir un cerveau survolté. Ses mots s’emboîtent les uns dans les autres car il parle trop vite, au point qu’il devient parfois difficile de comprendre ce qu’il dit. Cette phase peut le mettre en péril de diverses manières. Par exemple, certains maniaco-dépressifs, emportés par leur volubilité, dépensent sans compter.
Phase dépressive
En entrant dans cette phase de trouble bipolaire, la personne touchée ressentira une immense détresse. À même de culpabiliser, jurant qu’il souffre d’une maladie incurable, allant jusqu’à croire qu’il mérite la mort, le malade traverse alors des crises de larmes, de réflexions excessivement négatives sur son existence.
Sa capacité à penser est obstruée par la dépression. Il devient inattentif et le seul fait de formuler des phrases peut être vécu comme un fardeau. Il n’est pas rare qu’il ne parle pas du tout, qu’il se renferme sur lui-même et ressente une fatigue physique insurmontable, liée à sa détresse mentale. Le suicide peut alors lui apparaître comme seule solution envisageable au mal qui l’afflige.
Phase euthymique
Dans ces moments, le souffrant retrouve un semblant de normalité. La dépression et les épisodes maniaques n’envahissent pas son existence mais ce calme apparemment retrouvé reste pourtant considéré comme un symptôme. De plus, il peut être difficile pour un maniaco-dépressif en période euthymique de faire le bilan des frasques commises au nom de son trouble bipolaire. Il peut notamment se rendre compte du mal qu’il a fait autour de lui ainsi qu’à lui-même.
Guérir le trouble bipolaire
Si les causes de la maladie sont encore mal comprises, les traitements ont été affinés par les chercheurs et ont déjà fait leurs preuves à certains niveaux.
Le traitement par thérapie
La psychothérapie, notamment, a pour objectif d’aider une personne bipolaire à prévenir et à gérer ses périodes de crise. Le style de vie étant bien souvent un facteur d’exacerbation des symptômes de trouble bipolaire, le thérapeute peut aider le malade à travailler sur sa manière de réguler le sommeil, les repas, le sport et la vie quotidienne en général.
Le traitement médicamenteux et biologique
Les stabilisateurs d’humeur sont en quelques sortes le meilleur allié du bipolaire. Ce dernier doit à tout prix éviter les médicaments réputés pour leurs vertus soit excitantes, soit calmantes. L’intérêt des stabilisateurs est qu’ils donnent à l’humeur un juste milieu. Ils la contiennent dans les limites du raisonnable et garantissent un amoindrissement des symptômes. Les trois principaux stabilisateurs sont le Tégretol, l’Épival et le Lithium.